Petit rappel de la situation des écoles à Noisy-le-Sec avant la création de l’école Gambetta.

Noisy a été très tôt investi dans l’instruction de ses enfants (garçons comme filles)

Ainsi dès 1820 avec 1500 habitants une petite école au pied de l’église Saint-Etienne est tenue par un couple d’instituteurs M. Mme Trouet : deux salles de classe une pour filles et une autre pour garçons. Mais en 1843, l’école  est trop petite pour une population de 2300 habitants et surtout les locaux sont très vétustes, la municipalité décide d’en construire une en face entre la rue de l’église et la rue de Cottereau, la petite équipe déménage donc dans cette nouvelle école qui sera organisée sur le même modèle : deux salles où garçons et filles sont séparés et sera dirigée au cours du XIXe siècle par Mme Marie-Augustine Blancheteau, notre première institutrice diplômée d’état, et par sa fille Eugénie Blancheteau jusqu’au début du XXème siècle .

Noisy-le-sec se développe avec la création de la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg qui s’arrête à la nouvelle gare en 1849 et dès lors tout au long du XIXe et après la population ne cesse de s’accroître, avec tout une main d’oeuvre employée dans les divers ateliers de dépôt, de maintenance et de réparations. Ainsi en 1874 est décidée la construction de l’école Damas, rue Damas (rue Pierre-Brossolette) uniquement pour les garçons, prenant ceux de l’école Cottereau qui est réservée aux filles.

En 1888 avec 5000 habitants, il faut une nouvelle école, ainsi boulevard Gambetta sont créées en 1890 deux classes » mixtes » (garçons et filles dans les même locaux mais séparés). Mme Goubet fait l’ouverture, ensuite ce sera Mme Lavigne jusqu’en 1926.

Puis presque chaque année verra une nouvelle classe créée :

-1891 une 3e

-1895 une 4e et une classe enfantine (maternelle) et 350 élèves

-1896 il y a 5 classes

En 1898, l’école Gambetta est agrandie par la surélévation du bâtiment sur la rue avec logement de fonction, loge de concierge dans une extension vers la cour. Il y a alors 8 classes et 2 classes enfantines. En 1899 s’y ajoutent 2 classes de Cours complémentaires ou cours primaires supérieurs, un an ou deux après le CM2. Noisy est le chef-lieu de canton de 10 communes et drainent donc une population importante et toujours croissante.

Au début du XXe siècle, on atteint 10 classes. En 1907, il est décidé de construire une nouvelle école et ce sera rue Carnot, à la place du square, juste derrière Gambetta. En 1910, première rentrée scolaire, l’école Carnot est destinée uniquement aux garçons, les nouveaux, et ceux qui allaient à Gambetta et qui les rejoignent.

A cette même époque sont prévues des réparations dans les autres écoles. A Gambetta, 3 nouvelles classes sont créées et 3 autres réaménagées. L’école Carnot doit démarrer avec 8 classes mais seules 5 sont prêtes et les 3 autres, des cours complémentaires, viendront un peu plus tard.

C’est M.Tourey qui fait l’ouverture et dirige  l’établissement jusqu’en 1928.

Ainsi pour résumer la répartition des  4 écoles primaires de Noisy-le-Sec, en 1910 :

-il y en  a 2 pour les filles à Cottereau et à Gambetta.

-il y en a  2 pour les garçons à Damas et à Carnot.

Au moment de la première guerre mondiale , en 1914, l’Etat-Major du Général Gallieni (la 6e armée) s’installe dans l’école Gambetta qui est évacuée, particulièrement  pendant la Bataille de la Marne. La scolarité s’effectue par alternance filles-garçons à l’école Carnot.

La ville ne  souffre pas de la guerre : pas de bombardements mais de nombreux mouvements de troupes et d’arrivées de blessés des communes avoisinantes, proches du front. Le bâtiment de La Galerie, d’ailleurs, sert d’hôpital d’évacuation où l’on trie et oriente les blessés vers l’arrière. Finalement, l’école Gambetta reprend assez vite ses cours.

 

Entre 1925 et 1928 s’ouvre une 3e classe de cours complémentaires. Il y a alors 14 classes avec  540 élèves. Dix ans plus tard, c’est un nouvel agrandissement du bâtiment au-dessus du préau.  A la veille de la 2e guerre mondiale, l’école compte 16 classes.

En 1939, l’école est à nouveau occupée par les militaires et les pompiers, les élèves sont alors répartis en alternance à l’école Carnot et les cours complémentaires vont à Baudin sous la direction de Mme Germaine Cousin. Les autres écoles de Noisy fonctionnent normalement jusqu’au 18 avril 1944. Cependant, étant donné l’importance stratégique et militaire de la gare et les bombardements  possibles, la municipalité avait initié une évacuation qui envoyait un certain nombre d’enfants en province avec des enseignants volontaires.

 

Le 18 avril 1944, Noisy-le-Sec est déclarée « ville morte ». Une bombe est tombée en plein centre de l’école Gambetta sur le bureau de la directrice Melle Thommeret et les logements de fonction, de la concierge Mme Bouglé, et les deux familles ont été tuées.

On pare au plus pressé : des réparations de fortune, des étayages de murs. Ce n’est qu’en 1947 que le bâtiment est reconstruit et modernisé : loge de concierge, bureaux directoriaux, secrétariat et infirmerie sont remis aux mêmes emplacements, mais les logements de fonctions sont à l’arrière sur cours dans un nouveau bâtiment dont le sous-sol sert de réfectoire.

Dans la décennie suivante 1956-65 l’école Gambetta compte 27 classes avec  1065 élèves et 3 classes nouvelles de cours commerciaux.

1970 : la Réforme Haby avec la création des CES (collège d’enseignement secondaire) et la mixité des classes  et de tous les établissements.

Que se passe-t-il à Carnot et à Gambetta ? Tous les primaires se retrouvent à Carnot et les 9 cours complémentaires à Gambetta qui devient le CES Gambetta. Il est dirigé par Melle Migraine (auparavant directrice des primaires et complémentaires filles depuis 1966) et  par M. Winkopp son directeur adjoint (ancien directeur des primaires et complémentaires garçons de Carnot depuis 1961).

Il est à remarquer que les cours complémentaires des deux établissements n’avaient pas suivi la même évolution : 3 classes seulement pour les garçons de Carnot qui souvent préféraient aller à Paris contre 6 classes de filles qui restaient plutôt à Gambetta où existait, en plus, une classe  préparatoire à l’Ecole Normale. Mais les classes sont vite  surchargées : des préfabriqués sont installés un peu partout dans les cours. Il devient évident qu’il faut un nouveau collège.

1977 : un espace se présente entre l’allée de l’abbé Gitenet et la 2eème partie du boulevard Gambetta qui appartiennent au diocèse de l’église Saint-Jean Baptiste, aux familles de Jean Bergé, Ariane Ego-Chevassus, Hector Espaullard…Les propriétaires défendent leurs terrains qui malgré tout seront bel et bien amputés pour le nouveau collège Jacques Prévert.

 

L’établissement démarre avec des classes du collège Brément (futur Olympe de Gouges), lui aussi surchargé, de Baudin qui ferme quelques années jusqu’en 1982 et aussi de Gambetta (sans plus de précision). Le 1er directeur de Jacques Prévert est M.Duru pendant 2 ans puis ce sera M.Roumieux de 1979 à 1995.

La partie Gambetta est rattachée au nouveau collège et en devient son annexe. Ainsi au collège Jacques Prévert se trouve la direction générale avec un adjoint, un CPE , un intendant, la cantine et  à Gambetta ,un directeur adjoint qui sera toujours M.Winkopp jusqu’à sa retraite en 1982 et aussi un CPE.

Une petite anecdote amusante : les premiers directeurs de Prévert préféraient loger dans les logements de fonction de Gambetta plus agréables, paraît-il, que ceux de Prévert Dombasle, mais après M.Roumieux, ensuite ce fut impossible, plus le choix…

1987: les 100 ans de Gambetta et les 10 ans de l’AECGNS, amicale des Anciens de Gambetta-Carnot animée par la famille Cousin et Chr. Lesage. Ce fut une belle fête.

2014 c’est la reconstruction de l’annexe Gambetta.

 

2024 les 2 parties du collège J. Prévert s’équilibrent tout à fait au point de vue nombre d’élèves 4 classes par division (de la 6e à la 3e) soit un peu moins de 800 élèves

 

N.B.  J’ai bénéficié de beaucoup de documents : le  Livre d’Or de l’Amicale, le fascicule d’Emmanuel  Cousin  « Gambetta de la naissance à nos jours ».

Je remercie aussi Paule Bergé et Anne-Marie Winkopp pour les photos et documents personnels que j’ai pu consulter et montrer et Danièle Clayette pour ses souvenirs.

 

Marie Jo Gladieux