Autrefois, chemin des Petits Noyers parce qu’il était bordé de nombreux noyers, dit aussi quelquefois au 18e siècle Chemin des Processions du Saint Sacrement, qu’il ne faut pas confondre avec le chemin des Processions de St Marc (actuelle rue des Processions) qui se situe en haut de Noisy à la limite de Montreuil. Le quartier traversé par l’avenue Marceau est encore aujourd’hui appelé « Les Petits Noyers ».

L’intersection de l’avenue Marceau et du boulevard Michelet ne prend le nom de « Rond-Point des Petits Noyers » qu’au 17e siècle : les noyers se plantaient souvent isolés au milieu des champs mais on les exploitait aussi en les plantant à intervalles relativement rapprochés formant ainsi de véritables futaies. Les gelées de 1889 ont détruit ceux qui avaient échappé à l’hiver 1870-71. Un calvaire se voyait autrefois à l’intersection de cette voie avec le Chemin du Bas de Noisy à Merlan (actuellement rue Denfert Rochereau).

Côté Denfert Rochereau, sur l’immeuble qui fait l’angle des 2 rues, on peut voir une plaque portant l’ancien nom de cette rue « Chemin du Bas de Noisy à Merlan »

Il y exista un lieu de sépulture remontant peut-être aux Mérovingiens.

Depuis le 3 novembre 1888 elle porte le nom du Maréchal d’Empire François Séverin Marceau.

Bref historique : né à Chartres en 1769. Dès la prise de la Bastille il entre dans la Garde Nationale sous les ordres de La Fayette. Général, il combattit les Vendéens (victoires du Mans et de Savenay, 1793) puis les Austro-Hollandais à Fleurus (1794). Il battit les Autrichiens à Neuwied (1795), mais en 1796, alors qu’il assurait la retraite des troupes françaises, il fut blessé à mort. Il est resté célèbre pour son humanité et son courage.

Maintenant parcourons la rue qui démarre au carrefour des rues Pierre Brossolette, Moissan et Adrien Damoiselet, nous irons du n°1 au n°133 à la suite, numéros pairs sur le trottoir de droite et impairs sur celui de gauche.

Il y a très peu de commerces (il y en avait un peu plus dans les années 60) qui se concentrent principalement avant le Rond-Point des Petits Noyers, quelques immeubles mais surtout des pavillons.

Nous nous arrêterons sur ceux qui ont un intérêt particulier et pour lesquels nous avons des informations et commentaires.

1 – une teinturerie en 1962 – nom Mendousse, toujours existante en 1969

Au même numéro 1 un petit immeuble où a habité Louis Jojot, figurant au cinéma, dont je vous avais parlé en 2021

En 1991 chauffage central M. Pavion

2 – immeuble faisant l’angle de l’avenue Marceau et de la rue Moissan

Une adhérente Micheline Virey nous envoie ce texte que je vous lis :

« Oui je demeurais au 2 avenue Marceau, j’y suis même née ! (la plaque commémorative n’est pas encore posée mais peut-être qu’un jour !!)

entrée gauche de l’immeuble, au 3ème étage, mes parents y sont arrivés en 1935, pour moi c’était « Ma maison », j’étais la seule enfant dans l’immeuble et je dois dire que j’ai été très gâtée par mon entourage, les dames âgées étaient mes amies, me tenant lieu de grands-mères qui m’ont fait défaut.

En 1956 j’avais 16 ans, mes parents se sont alors installés dans l’appartement du rez-de-chaussée, qui comportait une petite pièces supplémentaire, ma première chambre, formidable ! En 1962 un appartement se libère au 2ème étage, je suis alors mariée, maman … nous l’occupons pendant 7 ans en y apportant un peu plus de confort. En 1971 nous le quittons par nécessité. Après avoir vécu quelque temps dans un autre quartier sans m’y habituer, nous faisons l’acquisition d’un grand appartement, au 2ème étage de la petite copropriété du 3 avenue Marceau où nous avons passé de très belles années de 1973 à 1999, si bien que j’ai passé 60 ans de ma vie au même endroit, c’est pourquoi je suis restée si attachée à Noisy.

Je joins 2 photos (collector) du 2 avenue Marceau en 1935 environ, sur l’une ma mère et ma sœur à la fenêtre de notre appartement, sur l’autre côté rue Moissan mon père à vélo, devant la voiture, dommage, la photo n’est pas très bonne. »

4 – en 1991 un garage M. Bigrat.

5 – en 1956 un volailler M. Guibal, toujours là en 1969, ensuite, sans date, une boutique d’affûtage d’outils de coupe pour machines-outils

6 – en 1956 jusqu’au moins 1969 un tourneur repousseur sur métaux – M. Halope

10 – maison d’habitation du frère de Louis Jojot, Directeur des cinémas de Noisy et Bondy, pavillon toujours existant où se tournent régulièrement des séquences de films et séries télévisées

13 – Maison très fleurie qui a gagné de nombreuses fois le concours des plus belles maisons fleuries

20 – en 1956 un fleuriste M. Buzy, toujours là en 1962

24 – en 1953 une épicerie M. Mullot, en 1969 toujours l’épicerie au nom de M. Tirel

Transformé en local électoral dans les années 2000

Rond-Point des Petits Noyers

Boulangerie

En 1956 M. Hebert, en 1962 toujours M. Hebert, en 1969 M. Robin, en 1991 M. Ferreira

Encore un boulanger à ce jour

A côté du boulanger, un café, en 1956 au nom de M. Laborie, en 1962 dénommé « Le Petit Bar », au nom de M. Cusin, toujours sous le même nom en 1936

Toujours un bar à ce jour

Ces 2 commerces sont répertoriés au 41 boulevard Michelet

Nous traversons le Rond-Point des Petits Noyers et entamons l’autre portion jusqu’au Rond-Point de Merlan, baptisé Rond-Point du 11 novembre 1918, nom donné en 1965, mais beaucoup de personnes l’appellent toujours « Rond-Point de Merlan ».

20 – carte postale trouvée sans date

34 – Pavillon construit par l’entrepreneur GENETE, ayant appartenu à M. Rivoire, maire de Noisy de 2010 à 2020

Ensuite 2 pavillons avec noms inscrits sur les façades :

 

36 – « Villa des Glycines » artisan électricien parti en retraite en Asie du Sud Est

 

38 – « Le Petit Noyer » appartenait à Ghislaine Carlé, a quitté Noisy il y a une dizaine d’années

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

47 – Eglise Luthérienne St Marc

 En 1952 Noisy fut la première ville de la région parisienne (et probablement de France) qui reçut « la permission de faire le prêche », grâce à la bienveillance de Tristan de Rostaing, seigneur du lieu et à l’esprit de tolérance de nos lointains concitoyens.

En 1576, la célébration de leur culte étant interdit à Paris, les protestants parisiens vinrent à Noisy pour célébrer une cérémonie religieuse, mais à leur retour il furent condamnés à payer une amende. Nous ne savons pas le lieu exact où se déroula cette cérémonie, mais nous savons où les Huguenots se réunirent ultérieurement : en 1865 c’était rue Saint-Denis, en 1871 dans un petit temple situé rue de la Forge (actuelle rue Jean Jaurès)n en face de la rue St Jean, de 1886 à 1897 vers le 75 de la rue Saint-Denis et de 1891 à 1900 au 38 rue Denfert-Rochereau.

En 1840 l’église luthérienne ne possédait à Paris qu’un seul lieu de culte : l’église des Billettes, rue des Archives, desservie par 3 pasteurs. En 1935 elle y possédait, ainsi que dans la banlieue, 16 églises dépendant du consistoire et 10 autres attachées à la Mission intérieure fondée en 1840.

L’église de Pantin-Aubervilliers, installée vers 1876 était une œuvre de cette Mission intérieure et c’est en 1923 que le Pasteur Fred Christol qui la desservait entreprit de transférer la salle d’évangélisation de Noisy dans un local mieux approprié d’aspect plus religieux, voire d’édifier si possible un temple imposant.

Huit années d’efforts persévérants lui permirent d’assurer la construction avenue Marceau d’un bâtiment à usage de presbytère avec un oratoire convenable. Ce bâtiment n’est que l’amorce d’un édifice beaucoup plus important qui comportera une vaste et belle église, comme le montre la photo.

Le 21 juin 1931 avait lieu la cérémonie d’inauguration et la dédicace du nouvel oratoire. L’inspecteur ecclésiastique Appia présidait cette solennité. Un cortège, dans lequel avaient pris place l’inspecteur Bach, les Pasteurs de l’église luthérienne de Paris (consistoire et mission intérieure), les Conseillers presbytériens de Pantin-Noisy, le Maire de Noisy ainsi qu’une délégation du Conseil Municipal, se forma dans le presbytère et se dirigea vers le nouveau sanctuaire. Les vases de communion et la Sainte Bible furent solennellement portés par les pasteurs jusque sur l’autel orné de fleurs Le pasteur Guental, nouveau titulaire de la paroisse, assurait la partie liturgique, suivant le formulaire en usage dans l’Eglise Luthérienne.

L’inspecteur ecclésiastique Appia apporta les messages et les vœux fraternels de l’Eglise et procéda à l’acte de consécration et de dédicace en présence du pasteur Fred Christol, ancien missionnaire et pasteur de l’Eglise de Pantin-Aubervilliers-Noisy, retraité depuis six mois, qui voyait ce jour, dans la consécration du nouvel édifice, le couronnement de ses persévérants efforts.

49-51 – J. Fournier – importation et exportation de denrées alimentaires (voir photo)

Selon un numéro du Bijou de 1923 cette même société était aux numéros 131/133 déjà av. Marceau

51 – Ancienne résidence de J.L. Mons, maire de Noisy de 1995 à 2002

52 – En 1969 M. Petit, couverture, plomberie, chauffage individuel jusque dans les années 70

51bis – Famille Ferez, fromager sur le marché pendant de nombreuses années et ensuite dans une boutique rue Jean Jaurès.

 

53 – Maison construite par l’architecte André Dargent – Architecte de Villemomble (plaque sur la maison)

Ayant appartenu à Roland Toulet, Président du Tir à l’Arc pendant de nombreuses années, qui a quitté Noisy il y a quelques années

65 – Notre lieu de résidence, maison datant des années 20, acquise en 1933 servant à l’époque de maison de campagne pour les grands-parents résidant à Paris, un avion Lancaster s’y écrasa au fond du jardin la nuit du bombardement du 18 avril 1944. La maison n’a pas été détruite mais très ébranlée

 La maison actuelle est une reconstruction de guerre, la cave et les fondations sont celles d’origine.

80 – Groupe scolaire d’Estienne d’Orves comprenant une partie école élémentaire et une partie école maternelle qui, elle, donne sur la rue Denfert Rochereau.

Suite au bombardement du 18 avril 1944, le plan de reconstruction et d’aménagement de la ville de 1945 prévoit la construction d’une école dans le quartier de Merlan. Dans l’attente de la réalisation du projet, les premières classes en préfabriqué (appelées « classes wagon » à cause de leur forme) sont posées en 1947 sur un terrain situé entre l’avenue Marceau et la rue Denfert Rochereau. Dans la continuité, la municipalité poursuit les expropriations afin de permettre la construction des bâtiments en dur.

Lors de sa mise en service en 1949-1950, l’école maternelle comprenait alors 3 classes, 2 vestiaires, 1 préau et des WC extérieurs. Avec le développement des usines, en particulier la Bonneville et l’extension de la SNCF, le conseil municipal a demandé rapidement un projet d’amélioration de la maternelle Marceau pour être en mesure de suivre l’évolution de la population enfantine.

La construction du groupe scolaire se fait de 1956 à 1962.

Agrandissement de l’école de 1959 à 1963

Rénovation de 1958 à 1968

Il fut rebaptisé en 1958 Honoré d’Estienne d’Orves et le 5 décembre 1971 eut lieu une cérémonie rappelant le sacrifice d’Honoré d’Estienne d’Orves, Lieutenant de Vaisseau, fusillé par les Allemands au Mont Valérien en 1941, mort pour la France. A cette occasion une plaque a été apposée.

Les derniers chiffres datant de la rentrée 2021 font état de 390 élèves du CP au CM2

Sur 11 écoles publiques que compte la commune, l’école d’Estienne d’Orves est la 2ème école la plus demandée de la ville, la première étant l’Ecole privée Ste Croix.

1954

1958

90 – Vue sur Google map « Ecole Manoa » – fermé temporairement

91 – 1956 – Beghain, menuiserie – toujours là en 1969

Angle rue Chanzy/av. Marceau – Epicerie et Garage Ribot, grand mécène des courses cyclistes qui passaient, entre autres, avenue Marceau et qui à cette occasion prêtait une voiture pour le directeur de course

110 – en 1923 Entrepreneur de maçonnerie Cochu & Fils

114 – Pâtisserie Monti, pas de date de création, toujours active en 1997 selon un calendrier au dos de la photo 

118 – Boxes automobiles, disparus au profit d’un projet immobilier, apparemment en suspens depuis plusieurs années et qui a servi depuis comme décor pour un film (atmosphère de terrain vague ?)

119 – Maison d’habitation d’Eddy Mitchell pendant de nombreuses années

124 – en 1923 Fumisterie Polini

125 – en 1994 cette maison a servi de décor pour un épisode de la série télévisée « Placé en garde à vue » 29 épisodes de 52 mn avec comme acteur principal Serge Lama qui jouait le rôle d’un commissaire Victor Paparel, dont la première diffusion eut lieu le 18/06/1994 jusqu’en 1995 le soir à 22h sur la 3 puis sur la 2, le vendredi soir après Thalassa

Pourquoi cette maison : parce que le fils Moine (fils d’Eddy Mitchell) faisait partie de l’équipe de tournage

A l’angle de l’avenue Marceau et de la rue de Merlan : un café « Le café du Rond-Point »

Avant c’était une Pizza

Nous arrivons au Rond-Point de Merlan, fin de notre balade

Chantal & Bernard Boivin