Qualité de « Mort pour la France »
Dès 1914, la qualité de « Mort pour la France » est attribuée aux civils et aux soldats victimes de la Première Guerre mondiale. Elle concerne les personnes décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, morts sur le champ de bataille ou à cause de dommages directement imputables au conflit.
La mention a été étendue aux décès « des suites d’accidents survenus en service ou à l’occasion du service », dans le texte de loi du 28 février 1922.
Pour les soldats morts de « Maladie contracté au service » ou autre, la mention doit être demandée par la famille. Certaines familles ne l’ont pas demandée.
A partir de 1919 les monuments aux morts sont construit dans toute le France, il est laissé libre à chaque commune d’y inscrire les noms qu’elles veulent honorer.
Il y a 505 noms inscrits sur le monument aux morts de la ville pour la guerre de 14-18.
A partir de 1930 le ministère des pensions préparent un livre d’or destiné à être déposé au Panthéon, en tenant compte du dernier domicile connu du soldat, les communes peuvent demander que leur soit attribués ceux nés dans leur commune.
Fratries.
Je me suis intéressée aux familles ayant perdus plusieurs enfants pendant cette guerre.
14 familles ont perdu deux enfants, une en a perdu 3 plus un gendre.
Mémoire de certaines familles
Le Goff René et Yves : 2 frères né à Quimper arrivés à Noisy après leur mariage.
Dorville Léon et Henri :
Ils habitent 48 rue de Brément à Noisy le Sec. Les parents sont journaliers, ils ont eu 6 enfants. De 1885 à 1897 ils ont six enfants dont trois meurent en bas âge.
Julie Cochu Dorville la mère décède le 10/11/1912 et le père Louis le 14/06/1915 à l’hopital Tenon Paris 20ème.. Il restera 3 enfants Leon Auguste, Henri Julien, Joseph Julien
Léon disparait à Massigues le 29/09/1915
Henri Julien appelé pour son service militaire le 28/11/1913, sera classé soutien indispensable de famille le 4/06/1914, probablement pour la naissance de son fils Henri Julien né à Paris le 12/07/1914, il sera classé disparu le 28/08/1914.
Joseph Julien sera mobilisé le 11/08/1916 fera le reste de la guerre dans les tranchées et sera démobilisé le 15/09/1919, il décèdera le 23/09/1921 Paris 20 ème.
Famille BOUZIER
Ils habitaient 3 rue Abel Bonneval, le père est employé de banque.
C’est une famille de 8 enfants originaire de Preuilly Saint Clair en Indre et Loir
Sur le recensement de 1911 ils vivent avec 7 enfants (Jean né en 1888 ne figure pas sur le recensement car il effectue son service militaire)
Pierre Marie Charles est décédé en 1909 à 23 ans à Versailles.
Ils ont 3 fils né de 1884 à 1888 Joseph, Jacques et Jean puis 3 filles nées de 1892 à 1901, puis un fils né en 1905.
Sur leur 3 fils mobilisés 2 seront tués à l’ennemi, seul survivra Joseph Marie qui est resté dans le service auxiliaire pour varices volumineuses.
Famille REGNIER
Le père est bijoutiers, ils s’installent à Noisy avec leurs sept enfants 6 garçons et une fille, au 42 rue de Merlan vers 1893.
En 1911 ils déménagent au 229 rue de Brément.
Deux garçons supplémentaires naitront à Noisy ;
En août 1914, le père étant décédé le 26 février 1902 la famille se compose ainsi :
La mère veuve, 8 garçons nés entre 1874 et 1899 et une fille Augusta âgée de 33 ans déjà veuve et remariée.
Dès la mobilisation générale six des huit garçons seront mobilisés plus le mari d’Augusta.
Cinq seront affectés dans l’infanterie et l’artillerie, le sixième, l’ainé âgé de 40 ans sera réformé en 1914 pour surdité.
Le 9 novembre 1914 Marcel né en 1897 engagé volontaire sera aussi affecté dans l’infanterie.
A ce moment-là la famille compte cinq enfants et leur gendre sur le front (Germain né en 1892 étant mort pour la France le 18/10/1914).
En 1918 la famille compte 3 enfants morts pour la France qui figurent sur le monument aux morts de la ville, et seulement 2 sur le livre d’or, Henri étant né à Paris et sa dernière adresse connue étant aussi à Paris.
Nicolas Walter le mari d’Augusta est décédé Pour la France le 18/05/1915.
Il est à noter que les sur les trois enfants revenus de la guerre, deux le seront sans avoir eu à déplorer aucune blessure bien qu’ayant toujours servi dans des régiments d’infanterie et d’artillerie, et le troisième Alexandre n’aura à déplorer que des blessures légères.
Annick Lefebvre