Le 25 juin 1915
Mes chers parents,
J’ai reçu la lettre de Papa hier midi, très heureux de vous savoir tous en bonne santé et d’apprendre que Marcel et André se sont vus. Quelle joie pour eux de se revoir au bout de 10 mois et alors Marcel est sergent, vous me dites pas s’il est resté à sa cuisine quand même le pauvre gars s’il faut qu’il retourne au combat çà va pas être le rêve pour lui qui était à peu près heureux. Et André il vous a dit s’il était reparti au combat le 17 juin il m’avait écrit qu’il était prêt à partir d’une minute à l’autre les pauvres s’ils ont le bonheur de revenir je crois qu’ils pourront causer de cette tristesse. Et le pauvre Maurice Fromentin est mort et Céline Granshet aussi et combien d’autres qu’il y aura encore comme çà mais quel malheur on en voit pas encore la fin on est à moitié abruti la dedans on se figure que l’on en sortira jamais et alors André trouve que Marcel à bonne mine tant mieux le pauvre gars je voudrais bien qu’il m’écrive. Il n’écrit pas souvent. De André j’attends de ses nouvelles s’il avait le bonheur de se trouver blesser au bras ou une petite blessure qu’il soit plus dans cette boucherie la on serait plus rassuré.