1er juillet au 18 novembre 1916
L’offensive est décidée fin 1915 par les commandants en chef français Ferdinand Foch et britannique Sir Douglas Haig.
La bataille est retardée du fait du déclenchement de la bataille de Verdun le 21 février 1916. Les commandants alliés cherchent à soulager la pression sur les défenseurs français de Verdun, en attirant des réserves allemandes dans la bataille.
L’attaque doit se produire sur un large front – plus de 20 km- entre Serre (Pas-de-Calais) et Maricourt, au sud, sur la rive droite de la Somme.
L’attaque est précédée pendant une semaine par une intense préparation d’artillerie. 1,5 millions d’obus sur les positions ennemies. 1 canon tous les 18 mètres soit environ 1200 canons.
Quelques minutes avant l’assaut, les Britanniques font exploser une vingtaine de mines creusées sous les lignes allemandes à La Boisselle. 27 tonnes d’explosif créent un cratère de 100 m de diamètre et 30 m de profondeur.
7h30, le 1er juillet 1916, les fantassins britanniques et autres forces impériales, sortent des tranchées et, disposés en ligne, entreprennent de traverser le no man’s land à un rythme lent et régulier. Ils sont rapidement exposés aux mitrailleuses et aux fusils des Allemands qui ont survécu au bombardement.
La première journée fut catastrophique : 50 morts par seconde ! Un bataillon de Canadiens est anéanti en une demi-heure, sur 790 hommes, 760 seront tués.
Du côté français, les troupes du 23ème régiment d’infanterie coloniale, prennent Becquincourt et Dompierre et pénètrent dans la seconde ligne allemande.
L’infanterie part à l’assaut
L’avance française se poursuit du 5 au 6 juillet : au sud : Feuillères, Belloy-en-Santerre, Buscourt ; et au nord de la Somme : Curlu, Hem, Hardecourt-aux Bois.
Du 7 au 11 juillet, les troupes françaises enlèvent Biaches et le château de la Maisonnette près de Peronne.
14 juillet 1916, 2ème attaque d’envergure des troupes britanniques qui visent la 2ème ligne allemande.
Les Sud-africains attaquent au Bois Delville.
23 juillet : Attaque britannique de Guillemont à Pozières, pris par les Australiens le 25.
Transfert des divisions allemandes
L’état-major allemand devant le danger de percement du front de la Somme retire treize divisions du secteur de Verdun et deux du secteur d’Ypres. La pression exercée sur l’armée française à Verdun se réduit.
Août 1916, la bataille de Maurepas
La prise de Maurepas, emporté en deux rudes combats, l’un du 12 août (enlèvement de la moitié sud du village), l’autre du 24 août, au cours duquel le 1er Régiment d’Infanterie, sous les ordres du commandant Frère, arracha à la Garde prussienne la moitié nord de cet amas de ruines.
3 septembre : Attaque générale alliée depuis la rivière Ancre jusqu’à Chilly. Les Britanniques s’emparent de Guillemont, les Français de Soyécourt.
5 septembre : Les Canadiens relèvent les Australiens devant la ferme du Mouquet.
9 septembre : Ginchy est pris définitivement par la 16e division irlandaise.
12 septembre : la bataille de Bouchavesnes.
15 septembre: 3ème grande poussée avec la première apparition des chars dans la bataille entre Courcelette et Flers.
7 octobre : Offensive alliée de Courcelette à Bouchavesnes. Les Britanniques se rendent maîtres de Le Sars. La pluie ralentit la progression des troupes. Guerre d’usure.
En cinq mois les alliés ont progressé de 12 km au nord de la Somme et de 8 km au sud. Aucun des objectifs principaux — que sont Bapaume et Péronne — n’est atteint.
Plus d’un million de pertes entre les troupes britanniques, françaises et allemandes en 5 mois.
Malgré les très faibles gains territoriaux, les Allemands ont été très impressionnés par le bombardement de préparation des Alliés. C’est à la suite de la bataille de la Somme que le haut-commandement allemand décide la guerre sous-marine à outrance qui est l’une des causes de l’entrée en guerre des États-Unis, provoquant un basculement du rapport de forces.
En France la bataille de la Somme a été complètement occultée par le récit de Verdun. Cette bataille demeure la plus sanglante de l’histoire militaire britannique. On la surnomme le « Verdun britannique »
Le légionnaire Alan Seeger :
Alan Seeger est un poète américain qui vécut les dernières années de sa vie en France. Né à New York le 22 juin 1888 et mort le (à 28 ans) à Belloy-en-Santerre (Somme).
Au début de la Première Guerre mondiale il s’engage par amour de la France dans la Légion Etrangère. En juillet 1916, son régiment est engagé dans la Somme. Le légionnaire Alan Seeger est tué au combat, le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. Son service sous les armes et les rigueurs de la guerre lui ont inspiré le célèbre et prémonitoire poème Rendez-vous avec la mort (I have a rendezvous with Death)
« J’ai un rendez-vous avec la Mort
Sur quelque barricade âprement disputée,
Quand le printemps revient avec son ombre frémissante
Et quand l’air est rempli des fleurs du pommier.
J’ai un rendez-vous avec la Mort
Quand le printemps ramène les beaux jours bleus.
Dieu sait qu’il vaudrait mieux être au profond
Des oreillers de soie et de duvet parfumé
Où l’amour palpite dans le plus délicieux sommeil,
Pouls contre pouls et souffle contre souffle,
Où les réveils apaisés sont doux.
Mais j’ai un rendez-vous avec la Mort
À minuit, dans quelque ville en flammes,
Quand le printemps revient vers le nord cette année
Et je suis fidèle à ma parole,
Je ne manquerai pas ce rendez-vous. »