René Danjou est né le 23 mars 1902 à Thézan-des-Corbières, petit village de moins de 1000 habitants, situé dans le département de l’Aude. Il est le fils d’un cultivateur et d’une mère sans profession. Monté à la capitale pour trouver un emploi, nous le trouvons à Noisy-le-Sec où il épouse en mai 1929, une noiséenne Mathilde Tréguier (au recensement de 1931, il est manoeuvre à la Compagnie de l’Est).
La gare de l’Est au début du 20ème siècle
Rappelons que cette société anonyme créée en 1845 sous le nom de Compagnie du chemin de Fer de Paris à Strasbourg, est l’une des six grandes compagnies des chemins de fer français nationalisées le 1er janvier 1938 pour former la SNCF. Les ateliers de la Compagnie de l’Est ont été transférées de La Villette à Noisy-le-Sec dans les années 1880.
René Danjou s’engage en politique. Il conduit la liste socialiste SFIO aux élections municipales du 5 mai 1935. Pour le second tour, le 12 mai, il forme avec le communiste Félix Routhier une liste de Front populaire comprenant, dix-huit communistes, six socialistes SFIO (René Danjou, Henri Bergeret, Fernand Blot, Fernand Hanappé, Pierre Perraut, Marcel Whermuller), deux membres de Jeune République et un radical tendance Camille Pelletan.
Tous les candidats de gauche sont élus et l’assemblée municipale désigne René Danjou, comme maire-adjoint.
Le 4 octobre 1939, le gouvernement Daladier promulgue un décret qui suspend les conseils municipaux à majorité communiste élus dans 27 communes de la Seine (dont Noisy-le-Sec) et dans 34 en Seine-et-Oise « jusqu’à la fin des hostilités » et les remplace par des « délégations spéciales ».
Ulysse Durup devient Président de la délégation spéciale. Il démissionne en juillet 1940 et est remplacé par Henri Leblond qui est nommé Président de la Délégation spéciale puis maire le 9 mai 1941.
19 août 1944, 18 heures 30, le Comité Local de Libération Nationale de Noisy-le-Sec entre en mairie et informe M. Leblond qu’il se charge désormais de l’administration municipal.
Le 31 août 1944, Les membres du Conseil Municipal de 1935 et du Comité de Libération de la Résistance se réunissent dans le bureau du maire. René Danjou est présent. Le Comité Local de Libération Nationale se réunit en séance plénière, le 15 octobre 1944 en vue de la nomination du Conseil Municipal provisoire. René Danjou est élu. Il est nommé deuxième adjoint à l’unanimité.
Au cours de cette séance et afin de rendre un solennel hommage aux français fusillés, Henri Quatremaire, demande si des conseillers ont des propositions à présenter pour donner des noms à des voies de la localité afin que la mémoire de ces victimes restent vivante dans nos coeurs. René Danjou propose de donner le nom de Pierre Brossolette à la rue Damas.
13 mai 1945 élections municipales. Henri Quatremaire est élu maire pour deux ans, il s’agit de terminer la mandature interrompu en 1939. René Danjou ne fait pas partie de l’équipe.
19 octobre 1947 élections municipales, René Danjou, tête de liste socialiste, est élu. Il ne se présente pas aux élections de 1959.
Il sera élu et 2ème maire adjoint aux élections de 1965, 1971. A cette date, il est domicilié 32 rue P.V. Couturier.
René Danjou est en charge du logement, dans une période où Noisy est en pleine rénovation urbaine. 1 138 logements de construits entre 1959 et 1967.
Il n’est pas candidat en 1977. Nous pouvons penser qu’il a quitté Noisy-le-Sec pour son département de l’Aude et profiter de sa retraite de sous-chef de gare. Il meurt le 10 octobre 1979 à Lezignan-Corbières à l’âge de 77 ans.
René Danjou brigua d’autres mandats que celui de Conseiller municipal. Il fut candidat suppléant socialiste SFIO aux élections législatives de 1967 dans la Seine.
Il se présenta également aux élections cantonales dans le 5e secteur de la Seine en 1945, puis en 1967 à Noisy-le-Sec.
Sources :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article21414, notice DANJOU René par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008.
Archives municipales, 1D24, 1D25,1D26, 1D27 et 1D28