Guerre 1914-1918, un bilan humain effroyable : 14 millions de morts (par comparaison, ensemble des guerres napoléonniennes = 700 000 morts).

La France déplore 1,3 million de tués et de disparus. La nécessité d’un hommage collectif s’impose.

Pendant la guerre elle –même :

  • création de la mention « Mort pour la France » (loi du 2 juillet 1915)
  • mise en œuvre des sépultures perpétuelles entretenues aux frais de l’État (loi du 29 décembre 1915)

A la fin de la guerre : Commémoration et glorification des morts pour la France.

  • désir des communes de construire leur monument
  • volonté de l’Etat de donner un cadre légal (loi du 25 octobre 1919)
  • Les noms doivent être recensés sur un livre d’or remis par l’Etat à chaque commune
  • Octroi d’une subvention aux communes.

A Noisy-le-Sec, la population en 1911 est de 13 648 habitants. Le nombre estimé de morts et de disparus est de 600, soit environ 4% de la population (la moyenne française est de 3%). La municipalité prend différentes mesures.

1920 :

– concession gratuite de 5 ans pour les victimes militaires ou civiles ayant au moment de leur décès leur domicile à Noisy-le-Sec.

corps

– deux Tableaux d’Honneur des Soldats Noiséens décorés et cités à l’ordre du jour sont accrochés dans le hall de la mairie (partie détruite en 1970). Un panneau est encore conservé aux Archives Municipales.

facture

panneau

La construction d’un monument commémoratif est décidée. Une délibération du 7 mars 1920 fixe les caractéristiques du projet :

« Le monument doit abriter les restes des soldats et commémorer le souvenir des 600 Noiséens tombés au champ d’honneur pendant la guerre 1914-1919 » (sic). 

« Le monument sera élevé sur la lisière de l’agrandissement prévu du cimetière, en bordure de la clôture qui séparera de la voie nouvelle allant de la gare à la rue Saint-Denis, et dans l’axe de celle également projetée dans le prolongement du boulevard Gambetta. »

« Les tombes des militaires isolées dans le cimetière seront relevées et groupées au pied de ce monument. »

Le choix de l'implantation

Le choix de l’implantation

1920, cérémonie devant les tombes des militaires morts pour la France.

Discours de M. Bire, secrétaire de la section du Souvenir Français.

Discours de M. Bire, secrétaire de la section du Souvenir Français.

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1er novembre 1921, manifestation patriotique au cimetière.

Le discours de Georges Gay, maire, chevalier de la Légion d'Honneur.

Le discours de Georges Gay, maire, chevalier de la Légion d’Honneur.

Derrière l'orateur, remarquez la croix du cimetière aujourd'hui disparue.

Derrière l’orateur, remarquez la croix du cimetière aujourd’hui disparue.

1921, La Municipalité organise un concours d’idées à deux degrés ouvert jusqu’au 24 décembre pour attribution de la commande. 21 projets sont présentés au jury qui délibère en janvier 1922.

1er    Fernand Feuzy (voir échange de correspondances ci-après)

2ème Bruno Pelissier

3ème Charles Barrois

Le Conseil Municipal décide de confier les travaux à l’Architecte Communal Charles Barrois.

concours Barrois

 

 

 

 

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1923, le projet de Charles Barrois (1863-1929), associé au sculpteur Henri Dieupart (1888-1980), est retenu.

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façade 1

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Un projet salué par la presse professionnelle de l’époque L’Architecture Usuelle, du 16 octobre 1921 :

« Le Monument Commémoratif de Noisy-le-Sec, oeuvre de notre estimé confrère Charles Barrois, a reçu les félicitations de la Commission des Beaux Arts pour le caractère élevé de sa composition. »

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22 août 1924, délibération du Conseil Municipal : coût du projet 175 641,07 FF (1 FF / 1921 = 1,08766€ / 2013, soit environ 191 000 €)

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11 novembre 1924, pose de la première pierre

source, A.M.

source, A.M.

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juin 1925, sculpture du motif

A gauche M. Moglia , entrepreneur de maçonnerie ; à droite Henri Dieupart, statuaire

A gauche M. Moglia, entrepreneur de maçonnerie ; à droite Henri Dieupart, statuaire

1er novembre 1925, inauguration

source, A.M.

source, A.M. avenue Clémenceau depuis le 14 février 1930

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Côté intérieur du cimetière, une imposante corniche est destinée à protéger les noms.

1927, aménagement de la place

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14 juillet 1932, les cérémonies avaient lieu côté intérieur du cimetière

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18 avril 1944, bombardement allié. Le cimetière est gravement endommagé. Dans le chaos, l’arrière du monument quasiment détruit.

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22 novembre 1949 : La Municipalité soumet aux autorités un projet de restauration financée en partie par les dommages de guerre.

1952 : Le Monument est restauré et deux extensions latérales sont ajoutées. Les travaux sont confiés à M. Pasqueron, Architecte communal. Les plaques des victimes des deux guerres seront apposées sur le Monument.

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Sculpteur Georges Halbout du Tanney (1895-1986).

30 novembre1951 : Le regroupement des tombes militaires au Nouveau Cimetière est décidé.

28 mars 1952 : Il est décidé d’adjoindre contre le soubassement une banquette en maçonnerie destinée à supporter les plaques portant les noms des victimes du bombardement.

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voir également notre article précédent sur l’anniversaire de la bataille de Verdun.