Claude-Auguste Vrinat, est né le 2 janvier 1885 à Saint Léger des Vignes dans la Nièvre, au bord de la Loire. Il est l’aîné de trois garçons d’une famille modeste (son père était sabotier). Très jeune il obtient son brevet de sauveteur et a sauvé de la noyade quelques imprudents qui s’aventuraient dans la Loire.
Il sera orphelin à 19 ans, il quitte alors la Nièvre pour venir vivre à Paris chez un oncle qui le recueille. Il devient coursier dans une banque. Il fait partie de la classe 1905 et effectue son service militaire dans un Régiment de Dragons.
Il vient ensuite à Noisy-le-Sec car il a trouvé du travail dans l’épicerie Gay, comme commis épicier ; là il rencontre sa future femme, ma grand-mère, qui était caissière. Il se marie le 12 octobre 1910 à Noisy-le-Sec (l’année de la grande crue de la Seine) où il réside au 19 rue de la Forge. Son fils, mon père, naît le 6 avril 19013 à Noisy. Puis éclate la grande guerre, mon grand-père est mobilisé le 3 août 1914.
29 avril 1915, au cours d’une action dans le secteur de la Ferme des Marquises en Champagne, il est blessé : plaie pénétrante de la fesse par éclats de bombe.
Champagne, secteur des Marquises-1915. Mitrailleuse.(Collection Patrice Lamy)
Champagne, secteur des Marquises-1916.(Collection Patrice Lamy)
Il obtient alors une convalescence de deux mois, chez lui à Noisy-le-Sec, rue de la Forge dans un immeuble aujourd’hui disparu (à peu près à la place du magasin Picard). Suite à cette blessure, il bénéficie d’un changement d’arme et rejoint le « Train » (Le Train est l’arme qui organise et coordonne la logistique, le transport – matériel, munitions ravitaillement – et l’appui au mouvement). Le 25 janvier 1917, il est à nouveau blessé au Quesnel dans le Nord. il est hospitalisé le 21 avril 1917 à Berck pour une ostéite consécutive à ses blessures. Il vient à Noisy pour deux mois de convalescence.
Le 9 avril 1918, il est cité à l’ordre du Régiment et a droit au port du ruban avec étoile émaillé rouge, constituant l’insigne spécial pour les blessés de guerre. L’insigne a été créé par une loi du 11 décembre 1916, sur une idée de l’écrivain nationaliste Maurice Barrès.
Au cours de ces quatre ans de mobilisation, il a quelques permissions :
du 30 avril au 30 juin 1915 (blessure)
du 7 au 16 avril 1916
du 12 au 21 octobre 1916
du 24 juillet au 24 septembre 1917 (blessure)
du 8 au 17 janvier 1918
du 25 mai au 1er juin 1918
Comme il convenait à l’époque, il fait régulièrement des « périodes militaires » : en 1911, 1913 puis plus tard dans la 2ème réserve en 1926. Il aura la libération définitive du service militaire le 10 octobre 1934.
Il ne parlait pas souvent de cette atroce période de sa vie, il restait pudique et discret sur ses souffrances.
Marie-Louise Vrinat
immeuble du 19 rue de la Forge avant démolition
au rez-de-chaussée la boutique "Au Progrès de Noisy" qui vendait des vêtements de travail
Photos prises par Raphaël Durin en 1973 – source Josette Potier
