Bombardement du 18 avril 1944 – 25 rue Denfert-Rochereau (aujourd’hui Henri-Barbusse)
Tout d’abord un petit rappel des faits : dans la nuit du 18 au 19 avril 1944 vers 23 heures plusieurs centaines d’avions Alliés bombardèrent la ville.
En moins de 25 minutes près de 3000 bombes d’un poids variant entre 250 et 500 kilos tombèrent sur la ville. Seulement 1/3 d’entre elles atteignirent leur objectif : le chemin de fer et la gare de triage.
Le bombardement a laissé une ville sinistrée à plus de 70% :
464 civils tués dont 46 enfants, plus des aviateurs et des inconnus et entre 600 et 700 blessés
750 maisons totalement détruites et 2500 très endommagées ainsi que presque tous les bâtiments publics
Au 25 rue Denfert Rochereau vivait la famille Budor, Henri Florentin, 75 ans, Ismérie Apolline Bureau, son épouse, 74 ans, et Victoire Désirée Bureau née Nicolas, la mère d’Ismérie, 97 ans.
Ismérie et Henri Budor, chez le photographe au début du 20ème siècle.
C’était une famille de cultivateurs et Henri faisait partie de la Compagnie d’Arc.
Denise Vivien, née Gantois, qui avait 13 ans à l’époque et habitait au n° 30 (pratiquement en face du 25) s’en souvient bien.
La nuit du 18 avril, quand la sirène retentit annonçant une alerte, toute la famille était déjà couchée mais ils décidèrent de rester chez eux, plusieurs fois auparavant ils avaient été s’abriter chez la famille Budor, dans la grange derrière la maison.
Au n° 23bis (angle rue Denfert-Rochereau et Passage François Cochu) les habitants avaient entendu des messages à la radio et pensaient qu’il se préparait quelque chose, ils étaient donc partis de chez eux dans la journée.
D’autres voisins, par contre, se réfugièrent au n°25, cette fois-ci dans la cave de la maison d’habitation et non dans la grange, les Budor ayant certainement estimé qu’ils y seraient plus en sécurité.
La famille Budor, Ismérie, Henri et Victoire Bureau, née Nicolas, la mère d’Ismérie.
Il y avait :
Mme Fernande Marie L’Hermitte, 55 ans
La Famille Néant habitant au 31bis : la mère Madeleine, 44 ans, les deux enfants de 14 ans, des jumeaux, Jean et Denise
Mme Germaine Soulas, 43 ans et son fils Germain, habitant au 27
Malheureusement cette nuit là le bombardement fut terrible sur Noisy-le-Sec, une bombe est tombée sur la maison et les 9 personnes furent ensevelies dans la cave sous les décombres et la grange est restée intacte … comme l’a constatée la famille Gantois le lendemain dont la maison n’avait pas subi de gros dommages, mais comme beaucoup d’autres habitants de Noisy, les Gantois décidèrent de quitter la ville provisoirement.
Les quelques photos prises à l’époque nous permettent d’imaginer l’horreur que fut cet épisode de la guerre pour la ville de Noisy-le-Sec qui s’est vu attribuée en 1948 la Croix de Guerre avec Palme par le Ministre de la Défense Nationale M. Ramadier.
Chantal Boivin
2 commentaires
Roger Claude says:
Avr 20, 2021
De bien dramatiques souvenirs. Merci pour l’article et les photos….
CRoger
Rivoire Nicole née Mesnil Nicolas says:
Mai 10, 2021
Je fais partie des survivants .Notre pavillon a été épargné ,au milieu d’un triangle de 3 bombes ,dont une au milieu du Rond Point des petits Noyers ,et une qui a pulverisé un pavillon au 25 Avenue Marceau ,où Habitait une dame qui s’appelait Olga ,je m’en souviens comme si c’était hier car je la saluais tous les jours du haut de mes 6ans .Ca a été mon premier contact avec la mort…
Les canalisations ayant été éventrées ,j’avais de l’eau jusqu’aux genoux .Maman est allée au cimetière et est revenue bouleversée .Vision dantesque .Oui l’horreur était partout .Merci à Noisy Histoire’s de faire vivre ce douloureux passé