Au début du mois de juin, les Allemands, malgré des pertes importantes, s’entêtent à vouloir prendre Verdun.
7 juin, capitulation du Fort de Vaux
Le commandant Raynal à la tête de 600 hommes encerclés dans le Fort de Vaux, isolé des lignes françaises, il résiste seul aux assauts des troupes d’élites allemandes. Assoiffées, dénutries, attaquées aux gaz, ses troupes combattront jusqu’à leur ultime limite.
Le commandant Raynal envoie le 4 juin 1916 un pigeon voyageur vers l’arrière afin d’obtenir d’ultimes instructions. Sans réponse de l’État-Major, il remet la reddition du fort de Vaux le 7 juin.
Le Fort de Vaux est devenu le symbole du courage et de l’héroïsme des soldats français.
Pour saluer l’opiniâtreté et la ténacité des défenseurs, les troupes allemandes assaillantes organisent spontanément une haie d’honneur aux assiégés qui déposent les armes.
Les Allemands échouent cependant à prendre Verdun et à l’automne ils abandonnent le fort de Vaux qui est réoccupé sans combat par les troupes françaises dans la nuit du 2 au 3 novembre 1916.
Sa défense est réorganisée, les casemates sont rééquipées en 75 mm et l’ouvrage reçoit quatorze mitrailleuses.
La Tranchée des Baïonnettes
Le 11 juin 1916, 57 hommes du 137ème régiment d’infanterie qui se préparaient à un assaut sont enterrés vivants par l’explosion d’un obus.
Les fusils émergeant du sol marquaient l’endroit où les soldats avaient été enterrés vivants dans leur tranchée. On baptisa le lieu « la tranchée des fusils » puis on lui donna le nom de « tranchée des baïonnettes ».
Juillet : le suprême assaut
Le temps presse pour le commandement allemand ; les offensives russe et italienne sont imminentes ; les préparatifs anglo-français dans la Somme avancent…
Le Kronprinz tente un dernier assaut le 11. L’ennemi parvient à la croisée des routes de Verdun à Vaux et à Fleury, aux ruines de la Chapelle Sainte-Fine.
C’est la fin de l’effort allemand. Désormais, le flot va reculer.
24 octobre,
Le fort de Douaumont est reconquis par le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc, de tirailleurs sénégalais et somalis.
3 novembre, reprise du fort de Vaux
15 décembre, nouvelle offensive sur Verdun. Malgré le froid persistant, une seconde offensive, lancée le 15 décembre, permettra de dégager Verdun à l’est de la Meuse.
Le 18 décembre, l’ennemi a perdu tout le terrain qu’il avait mis cinq mois à conquérir !
Le bilan
Au total, on s’est battu autour de Verdun du début à la fin de la guerre, la bataille de 1916, dite « bataille de Verdun » ayant été un temps fort de tous ces combats de 1914 à 1918. La bataille de 1916 a fait plus de 700.000 victimes : 306.000 tués et disparus (dont 163.000 Français et 143.000 Allemands), environ 406.000 blessés (dont 216.000 Français et 190.000 Allemands).
30 millions d’obus allemands et 23 millions d’obus français de tous calibres sont tombés sur quelques dizaines de kilomètres carrés.
Chaque jour du côté français, une moyenne de 100 000 projectiles étaient tirés ; les jours d’attaque, ce chiffre était doublé.
Sur le champ de bataille, autour de Verdun, neuf villages furent détruits: Beaumont, Bezonvaux, Cumières, Douaumont, Fleury, Haumont, Louvemont, Ornes, Vaux. Ces villages martyrs sont considérés comme de véritables communes dirigées par des commissions municipales. Le statut administratif de ces villages « fantômes » constitue un cas unique en France.
La bataille de Verdun dura 300 jours et 300 nuits. Les 3/4 de l’armée française ont combattu à Verdun. De ce fait, elle est devenue, dans la conscience nationale, le symbole de la Grande Guerre.
L’ossuaire de Douaumont
Ossuaire provisoire de 1920 à 1927 : Aux premiers jours de l’Armistice de 1918, Mgr Charles Ginisty, évêque de Verdun, et le général Valantin, gouverneur de Verdun, ont l’idée de donner aux restes des soldats tombés lors de la bataille une sépulture décente.
La première pierre est posée le 22 août 1920. Le transfert solennel de l’ossuaire provisoire à l’ossuaire définitif des 52 cercueils représentant les secteurs de la bataille de Verdun a lieu le 17 septembre 1927.
Ossuaire définitif : L’inauguration officielle par le président de la République Albert Lebrun se déroule le 7 août 1932.